Et si,

malgré les murs,

malgré le bruit,


nos voix

pouvaient encore tracer un chemin.


Aujourd’hui s’ouvre

la Commission de la condition féminine de l’ONU.

 

Depuis New York,

j’ai le privilège

de joindre ma voix

à celles qui se battent,

celleux qui ne plient pas,

celleux qui traversent les murs du silence,

celleux qui rêvent encore.

 

Et qui,

chaque jour,

changent le monde,

malgré tout.

 

On pensait les chemins un peu plus sûrs,

les droits un peu plus ancrés.

 

Mais

les ombres conservatrices et rétrogrades

s’allongent

sur nos pas.

 

Avec elles,

 

les attaques contre nos corps,

contre nos vies,

contre nos choix.

 

Encore et encore,

Pourtant,

les femmes se lèvent,

face à ce qui se délite.

 

Debout,

 

on crie nos colères,

on porte nos passions,

aussi longtemps

qu’il le faudra.

 

Ensemble,

 

on dépose dans le monde

une solidarité

qui tisse par-delà les violences,

une beauté

qui résiste.

 

Trente ans après Beijing,

que reste-t-il

de ces engagements ?

Des mots gravés ?

Ou des gestes inachevés ?

 

Cette CSW ne peut pas être une rencontre de plus.

 

C’est un appel

à refuser le silence,

à porter nos luttes,

et à faire vivre nos solidarités.

 

On nous voudrait invisibles,

on voudrait nous faire taire,

mais

on tient le monde à bout de bras

et

on se lève.

 

On exige un monde

qui ne sacrifie plus les femmes

sur l’autel du profit,

sur l’autel de la peur.

 

Un monde où la justice

n’est pas une promesse à venir,

ni un slogan vide,

mais un fait,

pour toustes.

 

Ce monde

que nous réclamons,

nous le bâtissons,

 

une voix,

un geste,

 

un lien tissé d’espoir

à la fois.

 

Nous sommes

les fleurs obstinées.

Nous poussons partout,

même dans les failles,

même dans les pierres.