Les fleurs obstinées
Tuesday, Mar 11, 2025

Et si,
malgré les murs,
malgré le bruit,
nos voix
pouvaient encore tracer un chemin.
Aujourd’hui s’ouvre
la Commission de la condition féminine de l’ONU.
Depuis New York,
j’ai le privilège
de joindre ma voix
à celles qui se battent,
celleux qui ne plient pas,
celleux qui traversent les murs du silence,
celleux qui rêvent encore.
Et qui,
chaque jour,
changent le monde,
malgré tout.
On pensait les chemins un peu plus sûrs,
les droits un peu plus ancrés.
Mais
les ombres conservatrices et rétrogrades
s’allongent
sur nos pas.
Avec elles,
les attaques contre nos corps,
contre nos vies,
contre nos choix.
Encore et encore,
Pourtant,
les femmes se lèvent,
face à ce qui se délite.
Debout,
on crie nos colères,
on porte nos passions,
aussi longtemps
qu’il le faudra.
Ensemble,
on dépose dans le monde
une solidarité
qui tisse par-delà les violences,
une beauté
qui résiste.
Trente ans après Beijing,
que reste-t-il
de ces engagements ?
Des mots gravés ?
Ou des gestes inachevés ?
Cette CSW ne peut pas être une rencontre de plus.
C’est un appel
à refuser le silence,
à porter nos luttes,
et à faire vivre nos solidarités.
On nous voudrait invisibles,
on voudrait nous faire taire,
mais
on tient le monde à bout de bras
et
on se lève.
On exige un monde
qui ne sacrifie plus les femmes
sur l’autel du profit,
sur l’autel de la peur.
Un monde où la justice
n’est pas une promesse à venir,
ni un slogan vide,
mais un fait,
pour toustes.
Ce monde
que nous réclamons,
nous le bâtissons,
une voix,
un geste,
un lien tissé d’espoir
à la fois.
Nous sommes
les fleurs obstinées.
Nous poussons partout,
même dans les failles,
même dans les pierres.